Histoire

Les prémisses de cette collection datent de septembre 2009, au retour d’un séjour au Japon où, pour un autre projet, j’avais commencé à m’intéresser à l’histoire complexe des cartes japonaises, en particulier celles issues des jeux portugais arrivés sur l’archipel au XVIème siècle. En ramenant quelques exemplaires en France j’avais seulement dans l’idée de préciser mes recherches sur cette généalogie. Toutefois, en explorant les modèles européens de cartes, je fus rapidement impressionné par l’ampleur et la diversité des variantes régionales qui avaient existé il n’y a pas si longtemps en Europe. Et, comme il n’était pas si facile d’augmenter à distance le petit groupe initial de cartes japonaises, je décidais d’élargir d’un coup la collection aux cartes occidentales.

Étendue

Aujourd’hui, la collection rassemble plus de 1000 jeux, issus d’une quarantaine de pays du monde, datés de la fin du XIXème siècle pour les plus anciens, mais comportant aussi des jeux très récents. Une bonne moitié couvre le XXème siècle.

On y trouve des jeux complets (plutôt que des cartes seules), une grande majorité faisant partie des modèles « standard », c’est-à-dire dont le dessin s’est fixé en un type déterminé, largement diffusé (éventuellement limité à une zone géographique), plutôt que des jeux au dessin ou au format original.

J’ai restreint mon domaine aux systèmes « classiques » issus des cartes arrivées en Europe au XIIIème siècle, composées de 4 types de suites (ou  « enseignes ») différentes. Y sont à priori exclues les cartes de type « jeu des 7 familles », « Black Peter », les cartes illustratives ou éducatives, les cartes divinatoires, c’est-à-dire en général celles qui ne font pas figurer ces symboles d’enseignes. Il y a des exceptions, qui sont là à titre de comparaison, ou bien simplement parce que le jeu avait un lien intéressant avec un modèle classique.

Je ne suis pas exagérément rigoureux dans ces choix. J’essaie de laisser la porte ouverte à des pistes que je ne soupçonnais pas.

Principes directeurs

Les motivations premières restent les mêmes que celles qui m’ont intéressé avec les jeux découverts au Japon : s’attacher aux évolutions, influences et transmissions des modèles, recenser la variété des systèmes graphiques, privilégier les jeux communs et anonymes plutôt que les objets spectaculaires et uniques. Ce dernier aspect n’est d’ailleurs pas très éloigné de l’esthétique japonaise, que je côtoie depuis longtemps : un attrait pour les objets simples et imparfaits, marqués par l’usage.

Je sais qu’aux yeux d’une bonne partie des collectionneurs, cet ensemble peut paraître trop large, éparpillé, pas assez orienté ou sans grande valeur. C’est à la fois un choix (l’universalisme du projet de départ) et le produit d’une contrainte (la faiblesse de mes moyens limitant cette ambition). Ceci dit, je pense que l’étendue de la collection couvre assez bien le mouvement global de disparition des modèles régionaux au XXème siècle, avec la standardisation causée par la mondialisation et la concentration progressive des fabricants. Ce pourrait être l'orientation souterraine de ma collection que de documenter ce mouvement.

Rythme de vie

Une partie des jeux a été glanée dans des brocantes, plus rarement dans des magasins spécialisés (pour les jeux récents ou certaines rééditions), en France ou lors de voyages (Italie, Japon, Corée, Chine). La majorité des acquisitions s’est fait plutôt à distance, par internet, auprès d’antiquaires plus ou moins spécialisés ou de particuliers.

Je n’ai pas eu l’occasion de pratiquer l’échange avec d’autres collectionneurs, ni de me lier aux associations consacrées (l’ACCART en France, par exemple). Faute d’opportunité principalement, et aussi un peu par crainte que mon objectif ne soit pas bien compris.

Le rythme d’addition s’est un peu ralenti depuis quelques années, mais la collection est toujours active. L’Amérique du sud, l’Europe centrale, le Portugal, l’Asie du sud-est sont des domaines que j’espère développer dans un avenir proche.

Un jeu ajouté à la collection est immédiatement catalogué, ce qui donne lieu à une première recherche documentaire pour identifier le fabricant, l’édition et d’éventuelles sources de référence pouvant le mentionner. Il est ajouté à la base de données avec ces informations de base. Les jeux sont ensuite scannés (à un rythme évidemment bien plus lent que celui des acquisitions). Une vérification des données descriptives un peu plus poussée est effectuée à cette occasion et les jeux sont ensuite rendus visibles sur le site. Actuellement seulement un peu moins de 30% du volume de la collection a été scanné (et est donc publié).

J’essaie de ne conserver qu’un exemplaire d’une édition donnée et les réaménagements dans le classement ou les objectifs de la collection peuvent éventuellement amener à la sortie d’un jeu. J’essaie de l’éviter pour les jeux déjà publiés.

Communication

La collection est principalement diffusée par le biais du site.

Certaines des images ont servi pour une exposition dans un musée municipal d’arts populaires en 2018 et 2019.

Il y a beaucoup à prendre directement sur le site, mais, compte tenu qu’une petite partie seulement est publiée, je réponds volontiers aux sollicitations de personnes qui cherchent des informations précises dont la collection pourrait être la source : renseignements sur les jeux, images, sources de référence, etc. Vous pouvez m'écrire sur la page Contact.